Premier film d'Eisenstein, réalisé à 26 ans, La Grève fait preuve d'une impressionnante maturité. Le réalisateur soviétique y illustre déjà, avec vigueur, ses théories novatrices sur le montage. Jouant sur la juxtaposition et le rythme des plans afin de créer, dans l'esprit du spectateur, des associations d'idées sensibles et de structurer son discours, Eisenstein reste, à près d'un siècle de distance, l'un des grands génies de la narration cinématographique et l'un de ses penseurs les plus profonds.
La Grève, aujourdhui un film mythique, est proposé en ciné-concert accompagné d'une composition musicale originale qui souligne ses contrastes, prolonge la narration cinématographique par un jeu sur les timbres, les tempos, les registres, le son, le silence et le bruit, toute matière à la disposition du compositeur.
La composition musicale suivra très précisément le rythme singulier du montage virtuose de Eisenstein, qui impose une écriture musicale complexe et très précise à la fois.
Un piano, un accordéon et différentes guitares électriques et acoustiques seront à la base de cette musique originale que nous voulons moderne dans ses sonorités et classique dans son écriture. Ce sera le point de rencontre des cultures musicales des deux compositeurs : Vadim Sher pianiste de formation classique russe et Alvaro Bello guitariste jazzman chilien.